30 MARS 2006
Cette date marque la première descente de l’équipe RELAIS ENFANTS – PARENTS à la Prison Principale de Mfou, localité située à 20 kilomètres de la capitale du Cameroun YAOUNDE. Le but de cette mission se situait à trois niveaux :
- D’abord prendre attache avec les femmes détenues de cette institution et leur rappeler qu’elles jouent un rôle primordial dans la vie de tout homme car elles sont procréatrices et éducatrices.
- Ensuite présenter aux 14 mères rencontrées le Relais Enfants – Parents du Cameroun (REPCAM) à qui elles ont réservé un accueil chaleureux et précisé qu’il y a vraiment un déficit de communication entre elles et leurs enfants. C’est dans cet esprit que le Relais Enfants – Parents leur annonce qu’il se propose de les aider à reconstituer avec leur progéniture une nouvelle vie de famille, de continuer à assurer, même de façon provisoire, cette lourde et délicate tâche d’éducatrice à partir de ce milieu carcéral.
- Enfin, envisager dans les brefs délais, le démarrage effectif des activités du REPCAM avec la mise en forme d’un dispositif qui doit permettre son fonctionnement. En plus de registres de travail qui doivent être prêts dans la relation avec chaque prison, les aspects suivants ont été inventoriés à savoir :
•
Le contact RELAIS ENFANTS – PARENTS – Détenus : Avec cette présence à Mfou, ce contact était ainsi établi et s’étendra à la Prison Centrale de Yaoundé. Un questionnaire a été proposé à ces femmes détenues en toute confidentialité et ceci dans le but de voir le degré de rapports que ces parents entretiendraient avec leurs enfants ; les liens sont-ils affectifs ou rigides ?
•
Le contact Relais Enfants – Parents - Enfants : Un questionnaire a été préparé pour les enfants susceptibles d’y répondre afin de voir si l’absence temporaire de leur mère peut empêcher d’apprécier celle-ci, de rester lié à la famille par devoir ou alors est-ce la catastrophe ?
•
Le contact Relais Enfants – Parents - Lieu de résidence des enfants (autre parent ou tuteur) : Il s’agit d’un contact a aménager avec beaucoup de prudence, de tact et de subtilité, compte tenu du climat de vol d’enfants qui sévit dans le pays, d'après ces derniers. Dans la circonscription concernée, la rencontre avec les autorités administratives est indispensable et primordiale.
•
La construction des parloirs spécifiques : Le régisseur a été approché à cet effet pour la désignation d’un site à l’intérieur de la prison. Dans ces parloirs nous allons créer un nouveau cadre familial, un petit cocon où la mère et son enfant pourront jouer, manger, se laver, regarder la télé... comme à la maison pendant 1 à 2 heures.
•
Le transport des enfants : l'accompagnement de leur lieu de résidence vers le lieu de détention de leur mère étant une tâche délicate, de par la sécurisation des moyens matériels et humains, le Relais Enfants – parents du Cameroun envisage une formation des volontaires, les "sita relais", les "tonton relais" et les "mama relais" sous sa responsabilité pour ne pas connaître certains incidents malheureux tels que : nervosité, maltraitance, abandon, trafic d’enfants…
En marge de cette descente, un planning de travail a été élaboré selon les différentes prisons : les Mercredis : 9 heures - 12 heures à la Prison Principale de Mfou et les Vendredis : 10 heures - 12 heures à la Prison Centrale de Yaoundé. Il a été également procédé à la lecture de
l’article 9 de la Convention Relative aux Droits de l’Enfant et à son explication.
Avant le travail en atelier, le psychologue s’est entretenu avec les femmes ; puis ont suivi une causerie éducative et les divers. C’est dans une ambiance bon enfant que l’équipe du Relais Enfants – Parents du Cameroun regagne la capitale.